Notre-Dame de Belloc

Histoire de l'abbaye Notre Dame de Belloc


À l'origine de Belloc, il y a trois missionnaires diocésains de la maison d'Hasparren, diocèse de Bayonne et deux laïcs. Parmi eux, c'est l'abbé Jean-Léon Bastres (1832-1904) qui apparaît comme l'âme des fondateurs. Pendant son séminaire à Bayonne, il se sent attiré par la vie religieuse. Mais laquelle ? Le chemin de la vie jésuite se révèle vite n'être pas sa voie. La vie selon la charisme de saint François n'est pas non plus pour lui. Vicaire à Espelette, son premier poste après son ordination, il lit dans un journal la vie du Père Muard qui vient de fonder le monastère de la Pierre qui Vire, en Bourgogne. La vie dans une cure n'est pas non plus faite pour lui : elle présente trop de dangers, pense-t-il. C'est l'époque des prêtres concordataires, sous le Second Empire.

La Providence le conduit à être professeur de petit séminaire où il découvre la vie communautaire. Il aspire toujours à une vie religieuse. La Providence le conduit bientôt à être missionnaire diocésain; il croit avoir trouvé sa voie quand, à la guerre de 1870-1871, étant aumônier militaire (ce statut n'existait pas alors) il passe par la Pierre Qui Vire…De retour à Hasparren, après la campagne de 1870, c'est alors qu'il fonde avec ses premiers compagnons un monastère comme celui qu'il a vu en Bourgogne, et où les premiers compagnons ont été passer trois ans pour se former. Le 1er septembre 1875, ils s'installent dans une métairie nommée Bel-locq, qu'ils viennent d'acquérir. Le monastère de Belloc est né.

 

Dans le dernier quart de XIXème Siècle, Belloc a connu une grande croissance, une grande vitalité ce qui a permis une belle activité missionnaire tant dans la région (missions paroissiales) que dans les pays de mission d'alors : Argentine, États-Unis, Palestine Et ce malgré une première expulsion en 1880. Mais cette fois-là, les moines expulsés revinrent bientôt.

En 1905, la communauté est expulsée pour de bon ; elle se réfugie en Espagne, au Gipuzcoa, à Lazkano, dans un ancien couvent carme mis à sa disposition. Les moines reviennent en France se battre à la guerre de 1914-1918. La communauté réintègre Belloc en 1926. Durant la seconde guerre mondiale, le Père abbé, Jean Gabriel Hondet, le Prieur et l'hôtelier sont emmenés par la Gestapo. Le Père Abbé et le Prieur sont envoyés aux centres de concentration de Büchenwald et Dachau.

En 1964, Belloc fonde en Afrique, au Bénin (Zagnanado), à la demande de l'épiscopat local. Cette communauté ferme en 1989. Quelques frères poursuivent leur formation monastique à l'abbaye de Koubri (Burkina Faso), puis reviennent au Bénin en 1998 où est ouvert le monastère du Mont-Thabor, à Henkanmê.

La communauté de Belloc compte aujourd'hui une trentaine de moines ; l'âge moyen est de 68 ans. Mise à part la vocation propre du moine dans l'Église, son activité essentielle est l'accueil liturgique.

L'église du monastère a été construite après Vatican II, dans le style caractéristique du « brutisme » des années 1960-1970. Puisse Belloc comme les autres monastères être une petite source pour beaucoup qui désirent un lieu pour se « ressourcer ».