« A vous qui m’écoutez, je dis : aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent».
Que pouvons-nous faire face à ces paroles de Jésus : les supprimer de l’Évangile, les effacer du fond de notre conscience, les laisser pour des temps meilleurs ?
L’attitude fondamentale des hommes de différentes cultures à l’égard de l’ennemi, dont nous ne pouvons attendre que du mal, ne change pas beaucoup. Nous considérons comme une règle établie qu’il faut chercher à nuire à ses ennemis et à servir ses amis.
C’est pourquoi il faut souligner l’importance du commandement évangélique d’aimer vos ennemis. C’est l’expression la plus claire du message de Jésus à écouter en soi, dans une prière silencieuse.
Lorsque Jésus parle d’amour pour l’ennemi, il ne pense pas à un sentiment d’affection et de tendresse à son égard, mais à une attitude humaine de préoccupation positive pour son bien.
Jésus pense que celui qui est humain jusqu’au bout respecte la dignité de l’ennemi. Il n’adopte pas à son égard une attitude exclusive de malédiction. Et c’est précisément cet amour qui atteint tout le monde et cherche vraiment le bien de tous sans exception.
Aimer contribue à la dignité la plus humaine que puisse apporter à la société celui qui s’inspire de l’Évangile de Jésus.
Il y a des situations où cet amour de l’ennemi semble impossible. Nous sommes trop blessés pour pouvoir pardonner. Nous avons besoin de temps pour retrouver la paix. Il est temps de se rappeler que nous vivons aussi de la patience et du pardon de Dieu.
Jésus nous invite donc à calquer nos rapports avec autrui sur ceux que Dieu entretient les hommes : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » ( Luc 6)