3ème dimanche de l'Avent année C

3ème dimanche de l’Avent. 14 décembre 2024

QUE DEVONS-NOUS FAIRE ?

Malgré toutes les informations fournies par les médias, il nous est difficile de réaliser que nous vivons sur une sorte d’« île paradisiaque  », au milieu d’un monde où plus d’un tiers de l’humanité vit dans la misère. Il suffit pourtant de voler quelques heures dans n’importe quelle direction pour trouver la faim et la destruction.

Cette situation n’a qu’un seul nom : injustice. En effet, comment pouvons-nous nous sentir humains alors qu’à quelques kilomètres de nous, il y a des êtres humains qui n’ont pas de maison ni de terre pour vivre ; des hommes et des femmes qui passent leurs journées à chercher quelque chose à manger ; des enfants qui ne pourront plus vaincre la malnutrition ?

Notre première réaction est presque toujours la même : « Mais que pouvons-nous faire face à toute cette misère ? »

 Tant que nous nous posons de telles questions, nous nous sentons plus ou moins rassurés. Et puis viennent les justifications habituelles : il n’est pas facile d’établir un ordre international plus juste ; l’autonomie de chaque pays doit être respectée ; il est difficile d’assurer des circuits efficaces de distribution de vivres ; et encore plus difficile de mobiliser un pays pour qu’il sorte de la misère.

Mais tout cela s’écroule quand on entend une réponse directe, claire et pratique, comme celle donnée par Jean-Baptiste à ceux qui lui demandent ce qu’ils doivent faire pour « préparer le chemin du Seigneur ». 

Le prophète du désert répond avec une simplicité géniale : « Celui qui a deux manteaux, qu’il en donne un à celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ».

Ici, toutes nos théories et justifications prennent fin comme que pouvons-nous faire ? Tout simplement ne pas amasser plus que ce dont nous avons besoin tant qu’il y a des populations qui en ont besoin pour vivre. Ne pas continuer à développer notre bien-être sans limites en oubliant ceux qui meurent de faim. Le véritable progrès ne consiste pas à ce qu’une minorité atteigne un bien-être matériel toujours plus grand, mais  ce que l’ensemble de l’humanité vive avec plus de dignité et moins de souffrance. 

« Que devons- nous faire ? » est aussi la question des catéchumènes qui ne vient pas d’un cœur contrit et fermé, sclérosé ! Mais de tant d’autres qui viennent et ouvrent leur cœur pour se préparer à cheminer vers le Seigneur. « Frères soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis soyez dans la joie. Que votre bienveillance soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » (Philippiens 4, 4) 

Paul écrit cela de sa prison. Alors que nous serions inquiets pour lui, Paul ratonne de joie dans sa correspondance. C’est là son meilleur témoignage dans un monde perpétuellement inquiet. 

« Que devons-nous faire ? » est un appel pour sortir des crises. Luc montre une direction pour tous, même pour les païens. Non par la fausse intention de changer, mais la vigueur d’une transformation afin de partager, accomplir son devoir en s’ajustant au bien, au beau, au bon, ne pas profiter de sa situation. « Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira, comme aux jours de fêtes. » ( Sophonie 3, 17-18a). 

Amen, viens Seigneur Jésus ! 

Tapis mural : « Quel est cet homme aux rives du Jourdain ? »

Dessin de Matthieu Diesse, réalisation Frère Jean-François d’Aleman.

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