En ce jour de la manifestation de Jésus au monde, une étoile éclaire, guide des hommes de paix, face à un tyran, Hérode. En effet, quand l’évangéliste Matthieu écrit : « Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode », cette courte information historique nous renvoie à une période vraiment dramatique de l’histoire de la Palestine. Depuis plus de 25 ans, Hérode a été établi comme roi de Judée par l’occupant Romain. L’exercice de son pouvoir en Judée est si cruel, que l’éminent historien juif de cette époque, Flavius Joseph, nous le décrit comme un être égocentrique et instable. Au point que pour consolider sa souveraineté, il retira le pouvoir politique aux prêtres qui dirigeaient la Judée. Face à toute rivalité politique susceptible de menacer son pouvoir, il fit assassiner son épouse Mariamne ainsi que plusieurs de ses enfants.
En tout cela, nous pourrions même trouver quelques similitudes avec le temps présent où les tyrans existent à l’est comme à l’ouest, au nord comme au midi. Dans ce contexte dramatique pour les peuples de la terre, la vie est menacée. Tout comme la vie humaine de Jésus est menacée, puisqu’il est roi des juifs au dire de ces trois envoyés païens venus l’adorer pensant qu’il est dans sa capitale ! Or la Parole de Dieu fit dire qu’il est dans la plus insignifiante bourgade du royaume de Judée, Bethléem en Judée, tout étant « roi des juifs. »
Aussi ce n’est pas un hasard, si Matthieu souligne que trois personnages, riches savants, venu d’Orient, guidés par un astre d’une brillance arrivèrent bien à l’endroit, indiqué par les grands prêtres. Et l’enfant Jésus, nouveau-né, se trouvait avec Marie, sa Mère. Et : ils « se réjouirent d’une très grande joie. » (Mt 2, 10)
Cette joie immense qui les habite, surtout ne pensez pas trop vite, qu’elle est due à la satisfaction d'avoir accompli un long voyage sans encombre, ni même d'avoir offert leurs précieux présents, mais bien plutôt : d'être en communion spirituelle dans le regard de Jésus. Envers chacun des hommes, le regard de Jésus, comme un feu, embrase l'âme à jamais ! Voyez Marie, Joseph et ces trois étrangers, ils sont touchés, en goûtant, en voyant, ressentant : Celui qui les aima de toute éternité, dans son cœur humain et divin. Aussi, en présencede l’Enfant- Messie, faisons l’expérience extraordinaire, de cet amour pur, humble, qui dans le plein respect de notre liberté et de la vérité, envers chacune de nos personnalités, sous le regard de Dieu, est témoin d’une pleine révélation du Seigneur de l’univers qui créa le ciel et la terre.
En ce jour de sa naissance, la douceur et la paix que procure l’amour divin en nos cœurs, malgré nos manques et nos manquements, nous comble de sa pleine manifestation. « Lumière né de la lumière », quittons le monde des ténèbres, du mal. Reconnaissons en Jésus, notre unique Sauveur. Il vient demeurer parmi nous, comme si tout dépendait de notre nature humaine et cependant, tout se vit et s’anime avec sa grâce qui vient à notre secours, pour nous délivrer du Mal qui nous terrorise, nous manipule et nous enferme dans l’ombre du shéol.
Oui, allons à la rencontre de notre Seigneur, avec joie et reconnaissance, avec Marie, sa Mère, Joseph l’époux de Marie. Devenons les missionnaires de la joie de Noël, de cette révélation de la Nativité du Seigneur.
En effet dit Paul : « Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus. » (Ep 3, 5-6)
C’est ainsi que j’ose imaginer : les prières de ces trois personnages, à Bethléem, avec Marie et Joseph.
Ils ont vraisemblablement dit la louange du Seigneur, comme nous le faisons à partir des psaumes, dont voici le premier :
« Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent,
mais se plaît dans le Chemin du Seigneur et murmure sa promesse de salut, jour et nuit !
Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira.
Tel n’est pas le sort des méchants. Eux, ils sont comme la paille balayée par le vent :
au jugement, les méchants ne se lèveront pas, au rassemblement des justes.
Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. » ( psaume 1)
Ainsi Frères et Sœurs, la marche laborieuse de ces trois personnages venus d’Orient, au départ comme au retour, est bénie de Dieu. Leur longue progression vers le Roi des rois, est proche de la nôtre pèlerin en ce monde. Qu’en cette année sainte, Dieu vous bénisse et vous garde de tout mal au départ comme au retour dans votre démarche d’adorateur du Dieu unique et trois fois saint! Amen alléluia !